Rail-Band du Buffet-Hôtel de la Gare, Ambassadeurs du Motel de Bamako, Ambassadeurs internationaux et dernièrement, Les Nouveaux Ambassadeurs...
Autant de formations musicales exceptionnelles qui ont permis à Salif Keita de gravir les marches raides de la célébrité mondiale et dont les noms évoquent quête, mobilité et voyage. Ils expriment aussi le désir ardent qui a animé très tôt Salif Keita, le Blanc à l’âme profondément négro-africaine, de s’éloigner d’une société qui lui refusait ses droits d’homme à part entière.
Nous voici, quarante ans plus tard, et un nouveau jalon, Un autre Blanc, album qui, selon Keita, sera son dernier.
S’apprêtant à marquer ses 50 années de carrière musicale et presque septuagénaire, Salif Keita compte désormais étaler sa natte sous les manguiers des berges du fleuve Niger, et s’adonner à de longues parties de dames, son passe-temps préféré. Repos bien mérité, certes, pour le Prodige (N’ankama) de Djoliba, mais doit-on pour autant croire que ce bel album sera le dernier mot de l’intarissable barde, dont la voix ensoleillée a porté l’espoir jusque dans les cellules de Robben Island?