Le septième album de Michelle Gurevich, It Was the Moment, est sans doute son disque le plus vulnérable et le plus expressif. Écrit et produit en pleine période de deuil et d’instabilité mentale, il creuse les thèmes de la passion fatale, de la perte (de la mère, de la maison, de soi), et de la fin des jours avec une intensité rare. Son écriture mêle réalisme lynchien, humour élégant et mélodrame épique, traçant une ligne directe entre Aznavour, Zeki Müren et Nikolai Slichenko.

Toujours auto-produite, Michelle livre ici une œuvre à la fois intime et théâtrale, qui parle autant à la diaspora est-européenne qu’à la scène queer berlinoise. Ses concerts — régulièrement complets à Istanbul, Berlin, Varsovie ou Athènes — mêlent performance live et profondeur émotionnelle, mais sa musique conserve une essence artisanale : du cœur à la chambre, de la chambre au cœur.

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